Beaucoup d’appels au standard depuis le déménagement, beaucoup d’incompréhension, des questions, des remarques et même un commentaire en bas d’article. La toile est en feu. Alors voici un peu d’eau pour ceux qui se préparent à faire le grand voyage.
Bon, Diaspora*, je te passe l’histoire de la naissance et des espoirs déchus. Disons juste que c’est un réseau social alternatif, ouvert et décentralisé. Ça veut dire que ce n’est pas supporté par des gros géants du web, mais par une bande de bénévoles et d’associations qui ont le fort désir qu’une alternative existe. Ça c’est pour le côté alternatif.
Pour le côté ouvert, c’est du logiciel libre. Ça veut dire que potentiellement, tu peux étudier comment ça marche, tu peux le modifier pour tes propres besoins, tu peux l’installer où tu veux. Je dis bien potentiellement puisqu’il faut quand même quelques connaissances. Heureusement, des gens, des amis, les ont et donc on peut se baser sur eux. L’outil est donc à nous, on en fait ce qu’on veut.
Pour le côté décentralisé, ça veut dire qu’il n’y a pas qu’un seul point d’entrée à Diaspora*, mais 36 (chiffre non contractuel). Si tu veux, Diaspora*, c’est un peu comme un réseau de réseaux sociaux. En gros, Louis a installé Diaspora* sur son serveur à lui, il a appelé ça Diaspote et propose à qui veut de s’y créer un compte. Aka a fait pareil sur ses serveurs, il a appelé ça Framasphere. Et Josephine également, elle a appelé ça crossfamilyweb, mais comme c’est un tout petit serveur, elle autorise seulement les membres de sa famille à ouvrir un compte chez elle. (Les prénoms sont fictifs, mais les situations bien réelles.) Pourtant, tous les utilisateurs de Diaspote, Framasphere et crossfamilyweb peuvent échanger, discuter, s’envoyer des messages privés, partager des liens, des photos, etc. peu importe chez qui se trouve leur compte. C’est ça, la décentralisation. Un peu comme avec l’email. Certains en ont un chez GMail, Hotmail ou sur les serveurs de leur patron. Pourtant tout le monde communique avec tout le monde et pas uniquement les Gmail avec les Gmail. Avec Diaspora*, c’est pareil mais c’est pas du courrier, c’est du réseau social.
Pratiquement, j’ai un compte chez JoinDiaspora, mais si tu veux t’en créer un, je te suggère plutôt Framasphere en ce moment. Ils sont un peu plus sérieux et disponibles. En plus, ils parlent français. Ça peut aider. Pour le reste, une fois inscrit, c’est comme partout ailleurs. T’as des #hashtags pour trouver des sujets de discussion communs. Tu vas devoir ajouter des amis. Et poster les mêmes photos de chats ou d’autres que tu postais ailleurs. Faire des commentaires, des “J’aime”. C’est un peu à toi de sentir l’ambiance.
Je vais quand même t’avertir que c’est peut-être moins engageant au début que les gros réseaux où tout le monde se trouve. Et ce pour deux raisons.
Premièrement, un réseau social c’est une coquille vide. Il n’y a rien. C’est toi qui vient y mettre l’ambiance. Donc s’il n’y a pas d’ambiance dans ton réseau social, c’est de ta faute. Oui oui, tu lis bien. Tu crois que Facebook t’apporte beaucoup, mais en fait non. C’est toi qui y a tout emmené, tes amis et les photos de tes amis. Et c’est Mark qui empoche le fric des publicités qu’il met sur ce que tu y déposes à la sueur de ton front. Mais je m’égare.
Diaspora*, pareil, est conçu comme un réseau social, donc il permet tout ce que Facebook permet (ou presque). Par contre, comme il n’a aucun bénéfice à en tirer, il ne te force pas à ajouter du contenu, à donner tout ton carnet d’adresse, à inviter et ré-inviter en stoemelings tous tes amis, à te rappeler que c’est l’anniversaire de ton collègue ou que maman a pété ton score a Candy Crush pour la 30ième fois cette semaine. Non, c’est calme sur Diaspora* si tu veux que ce soit calme. On ne va pas t’obliger à faire du social si c’est pas ton truc. Par contre, si t’aimes bien connecter avec d’autres de cette manière, ça peut fonctionner.
Le deuxième point qui gratte un peu, c’est que c’est parfois moins fluide que les grosses plateformes. Les bénévoles qui développent Diaspora* font un excellent travail et le logiciel est mature. Mais comme tout logiciel, il n’est pas exempt de bugs. C’est surtout un peu rude au début, trouver comment inviter ou connecter avec des amis, mais une fois qu’on a compris, ça passe tout seul. Et ça s’améliore de jour en jour. Le truc à retenir, c’est d’utiliser le moteur de recherche interne au maximum au début pour trouver du contenu, des amis ou connaissances et de ne pas hésiter à connecter, commenter, poster, poser des questions.
La suite, c’est à toi de l’écrire. Faut sans doute changer tes habitudes, revenir sur le site régulièrement et rappeler à tes amis où ils peuvent te trouver. Mais avec un peu de bol et de patience, d’ici quelque temps, les meilleurs d’entre eux t’auront rejoint.
Illustration de l’article: “Moutons du Pré Salé”, Claude Valette, license CC-BY-ND 2.0
Comments
One response to “D’une coquille vide à une autre…”
Excellent