Le 31 décembre 2015, minuit, heure belge, j’ai désactivé mon compte Facebook. Aujourd’hui, ça fait un mois qui j’y avais pas remis les pieds. J’ai appris deux choses: un, j’étais intoxiqué, deux tout le monde s’en fout.
Ça fait des mois (des années?) que je pense à me sortir de ce réseau social qui me bouffe le temps et l’éthique. J’ai même composé un projet spécialement pour m’aider à décrocher. Mais j’y suis toujours resté, multipliant les expériences et cherchant à en tirer parti sans trop y perdre de sens. Je n’ai rien contre les réseaux sociaux (je parle de ces plateformes en ligne qui connectent des utilisateurs). Je leur reconnais une utilité et de nombreuses qualités. Mais les méthodes et pratiques de Zuck et de sa société me débectent et les derniers évènements sont la goutte de trop. Donc, c’est décidé: je décroche.
Au départ, je m’étais fixé de quitter complètement la plateforme pendant un mois, pour voir. Voir comment je réagirais, voir si mes contacts s’en rendraient compte, voir si je pouvais faire sans. La première chose qui m’a surpris c’est le nombre de fois que je me suis trouvé à taper automatiquement dans la barre d’adresse “f…” pour m’arrêter ensuite sur la page de login. La première semaine, ça m’arrivait 5 fois par jour. Avec le temps, ce réflexe a presque disparu. L’autre surprise, c’est qu’aucun de mes contacts n’a remarqué que j’étais parti. Pas un mail ou message du type “T’es où?”, “Qu’est-ce qu’il se passe?”, “On ne te voit plus”. Rien. Pour résumer, je me suis rendu compte que ce site avait pris une place importante dans mes habitudes et que mon absence y était insignifiante. Deux excellentes raisons pour continuer la démarche de changement.
Le dilemme est qu’un réseau social a de la valeur, d’autant plus pour un artisan des médias, puisqu’il connecte et permet la diffusion des idées, des projets. Je pourrais tout simplement tout foutre à la poubelle et supprimer mon compte. Je l’ai déjà fait. Je suis aussi présent sur d’autres réseaux sociaux plus ou moins organisés {et|ou} proches de mes pratiques, donc je ne manque pas de lieux d’échanges. Mais Facebook est l’actuel roi en ce monde et une partie de mes contacts privilégie cette forme par rapport aux autres, sinon le problème ne se poserait pas. Alors que faire?
Je rêve évidemment que mes amies et les amis de mes amis se déplacent toutes et tous vers ces plateformes qui ne les exploitent pas, qui leur offrent les mêmes avantages, mais sans les déposséder ou les transformer en pompe à fric. Bien sûr ça a un coût. Un changement n’est jamais gratuit. Ça demande au moins un petit effort, au mieux dans la durée, et si je suis prêt à le faire aujourd’hui, ce n’est peut-être pas le bon moment pour tout le monde.
Pour ceux qui ne comprendraient pas trop ce déplacement, ou en quoi Facebook est pire qu’un autre. La raison est simple.
Voici ma page sur Diaspora*,
voici celle sur Twitter,
et puis celle-la sur Facebook.
Seul Facebook ici maintient mon contenu derrière un paywall. Malgré que tous mes paramètres Facebook soient mis en mode public, Facebook n’affiche rien publiquement. Un visiteur doit donner son vrai nom, une adresse email valide, sa date de naissance, plus quantité d’autres infos pour pouvoir avoir accès à un contenu que je considère accessible à tous. C’est tout à fait contraire à l’idée que je me fais du partage.
En quittant cette prison dorée, je m’exclus également de ces excellents contenus postés par certains amis. Tant pis, j’attendrai de les retrouver ailleurs, si jamais eux aussi font un jour ce déplacement.
Je n’ai pas encore bien décidé quoi faire du compte actuel, temporairement réactivé par mon passage ces derniers jours. Peut-être le transformer en fan page, peut-être le désactiver à nouveau, peut-être complètement le supprimer.
En attendant, à ceux qui liront ceci derrière leurs barricades, le meilleur moyen de continuer à échanger, c’est de me dire où je peux vous suivre sans devoir m’inscrire, de me rejoindre là où on se sentira libre, ou de t’abonner à ce blog via cette page.
Pour ma part, j’arrête de nourrir le monstre.
L’illustration de cette article est l’image affichée par Facebook lorsqu’on se déconnecte du site…
Comments
5 responses to “Avis de déménagement”
Merci, lundi j’ai eu un ras-le-bol et un écœurement de Facebook, ce “nouveau fabricant de contenu pour rendre nos cerveaux disponibles aux pubs”. Enfin peut-être une alternative intéressante. Bien sûr il faut que les gens bougent , à leur rythme..
Tu me fais prendre conscience que j’ai bien fait de ne jamais m’y inscrire.
Haha. Tant mieux. :)
Sorry cgristelle je voulais répondre à xuv lui même et non à ton post.
Tu me fais prendre conscience que j’ai bien fait de ne jamais m’y inscrire.